Le mythe de la MÉDUSE

Selon une version, que cite Phérécyde au Vè siècle av JC, Médusa était une jeune fille tellement fière de sa beauté et de sa chevelure qu’elle avait osé rivaliser avec Athéna. La déesse de la guerre et de la raison, pour la punir d’avoir charmé Poséidon, changea ses cheveux en serpents et modifia son regard de telle sorte qu’il pétrifie tous ceux qui pourraient croiser celui-ci. Médusa eut la tête tranchée par Persée qui réussit à s’enfuir, emportant son trophée dans un sac, à la barbe des deux autres gorgones. Mais Persée compris vite que la tête avait gardées ses pouvoirs magiques…

Le mythe qu’est celui de la Méduse a traversé les siècles dans une dimension souvent plurielle. Alors qu’elle allait devenir le symbole des luttes féministes en deuxième moitié du XXIè siècle, la grande majorité des philosophes, des intellectuels et des chercheurs, ont vu dans la légende de Médusa l’image contrastée du féminin avec l’ambivalence de son regard, qui attire et ensorcelle, qui séduit et condamne. En d’autres termes, non plus la belle victime romantique mais la femme fatale. Quant aux pères de la psychiatrie moderne, ils n’ont pu s’empêcher d’y voir l’image de la castratrice, et l’incarnation de la peur du féminin.

Le mythe si riche de la Méduse a fasciné créateurs et artistes de toutes sensibilités. Ces derniers n’ont jamais cessé de l’utiliser, de la peindre, ou de la dessiner, jusque dans les BD les plus branchées. De leur côté, certains  créateurs de mode s’en sont inspirés. Gianni Versace en a même fait le logo de sa marque.